Un petit bijoux à ne pas louper
Il y a comme chaque année des dramas qui passent allègrement sous le radar, parfois sous nos yeux pourtant aguerris. La multitude des sorties mensuelles n'aide pas beaucoup. Et il faut avouer que le succès des K-dramas dessert un peu ceux qui viennent de la Chine continentale, du Japon ou de Taiwan. C'est encore un bel exemple d'excellence qui sera peu vu. Peu apprécié. Peu partagé. D'où ma plume ici.
"Under The Skin" a comme originalité de nous parler d'un artiste talentueux devenu portraitiste pour la police. Je n'ai pas souvenir d'avoir vu ce thème traité jusqu'à présent. Et c'est aussi ce qui m'a attiré vers ce drama. Et c'est aussi un des points forts de cette série. Car ici, point de gribouillage brumeux tracé de loin par un acteur tenant maladroitement un fusain, essayant vainement de nous convaincre de sa soi-disante maitrise. Les portraits, les dessins, les peintures sont magnifiques et dégagent un réel talent, une densité qui plus d'une fois m'a ébahi. Les coups de crayon ont été filmé sous divers angles nous donnant le sentiment que Tan Jian Ci tient réellement le crayon (comprenez par là, dessinant lui même les sketchs). Les esquisses prennent alors vie sous nos yeux émerveillés.
Toute la subtilité de l'art est ici mise en valeur, comme un personnage principal qu'on aura mûrement donné forme. Presque amoureusement. D'une simple esquisse en passant par la sculpture, la peinture, le scénariste porte cet art au firmament, sublimant un simple visage en noir et blanc. Du grand art! Sans parler des explications de Shen Yi, ses analyses et observations fines mêlant techniques artistiques et psychologie humaine, je ne dirai qu'un mot. Merci. Merci de nous avoir offert ces dessins, peintures sublimes. Merci de ne pas avoir pris le spectateur pour un idiot.
Chéri qui n'a pas du tout la fibre artistique m'a suggéré à ma grande surprise "et si nous allions voir une galerie d'art?", c'est pour dire....
Mais il faut avouer que sans un excellent scénario, sans personnages charismatiques, le drama n'aura été une fois de plus qu'une simple série policière. Cela tombe bien, ce drama possède tout cela : scénario solide et duo addictif!
Je ne suis pas une grande fan de ces séries policières où les cas s'enchainent à chaque épisode (comme chez les états-uniens), voire tous les 2 épisodes, et résolus, brillamment ou pas, faisant avancer plus ou moins l'intrigue principale. Rappelez-vous de "The mentalist" ou "X-Files" (ah ma jeunesse....), séries US, qui bien qu'intéressantes avaient le défaut récurrent de nous faire miroiter une trame principale intense... au début et à la fin de chaque (nombreuse) saison. Seulement.
Vous n'aurez pas du tout ce problème ici, ou dans les dramas asiatiques en général. Bien que le vilain de l'histoire n'apparaisse pas de suite, ou que l'affaire ne fasse son apparition qu'ici et là, les cas que traitent nos deux protagonistes ont déjà l'honorable but de tisser un lien entre nos deux personnages, de créer l'inviolable confiance qui conclura la trame principale, mais aussi nous déverser cet art si méconnu sous toutes les coutures. Ou presque, car la saison 2 devrait nous en dévoiler encore plus. Ah saison 2...mais n'anticipons pas.
Chaque cas, bien que peu original, ce qui serait dur à moins de tomber sur des criminels imaginatifs et innovants dans la matière, est pourtant intense et émotionnellement chargé. L'intérêt de ces cas réside dans le fait que rien n'est tout noir ou tout blanc. Ce n'est bien sur pas la première fois que nous voyons des crimes qui renferment une bien triste histoire, une vitrine mensongère. Je pense par exemple au délirant mais non moins excellent "Sometimes when we touch" qui avait le même principe, nous conter une histoire d'apparence classique mais avec une arrière scène bien souvent différente et (bien sûr) d'une tristesse indescriptible. Des émotions comme la compassion, la tristesse mais aussi la colère et la volonté de voir à tout prix (mais en vain) ces crimes impunis nous envahissent face à ces êtres humains qui n'avaient que pour seule échappatoire : le crime, bien souvent le meurtre. Ou devrais-je dire de se défendre? Ce n'est certes pas excusable. Du moins pas au yeux de la justice. Mais aux nôtres? En ce qui me concerne, j'assume. Je trouve que ces coupables, au final un bien grand mot, ne sont que des humains luttant pour leur survie, sans être rarement entendu. Un geste de trop. Un geste qui les aura d'une certaine manière sauvé d'eux même.
Ce qui est intéressant est la place donnée à la morale derrière chaque histoire, un peu comme une fable, mais aussi cette interpellation qui nous interroge : Pouvons-nous juger la douleur des victimes? Pouvons nous criminaliser un acte de survie? Pouvons-nous punir des êtres au bord du précipice? Pas une seule fois, nos protagonistes ne se poseront en juge, ne faisant qu'après tout leur devoir d'avoir à trouver le coupable, mais à travers justement leur réserve à ce sujet et surtout leur écoute sincère, dévoilant au fur et à mesure des confessions, une nature humaine primitive et peut-être selon moi, nos instincts les plus naturels, bien avant d'être policé à l'extrême, une nature devenant ainsi dompté : un être civilisé.
Si je dois donc résumer ma réflexion : La société a été incapable de les protéger, ils se sont donc protégés. Peut-on toujours les considérer comme des criminels?
Un scénario intelligent, un thème intéressant et superbement réalisé. Que reste-t-il pour en faire un très très bon drama? Un duo de choc!
Loin, très loin du duo que nous conte régulièrement depuis des décennies les séries/films policiers, que cela soit au US ou ailleurs, "Under the skin" nous délivre un duo unique, rafraichissant et addictif. Si une certaine animosité se fait sentir dès le début, Du Cheng ayant pris en grippe 7 ans auparavant Shen Yi, leur relation va se développer, inévitablement, vers un respect réciproque et une amitié solide. Alors écrit comme cela, on va me dire "heu, oui mais encore?". La force de leur relation n'est pas le classique "je ne t'aime pas mais au final si", mais la façon dont les liens se tissent, et surtout l'attitude de Du Cheng et de Shen Yi. Ce dernier ne cherche pas la reconnaissance de Du Chen, mais à utiliser son art afin de faire avancer les choses. Ses regrets et sa mauvaise conscience suite à son "erreur" de jeunesse le poursuivent depuis 7 ans mais n'en font pas pour autant un personnage blasé et mal dans sa peau psychologiquement. Bien au contraire, nous sentons bien de sa part parfois sa détresse mais aussi son désir de résoudre cet énigme, Shen Yi continuera de briller par ses sourires, sa pensée positive.
Le protagoniste ne se dédouane pas et fera toujours face à sa responsabilité en essayant notamment de s'en souvenir par tous les moyens, même les plus extrêmes. Son attitude calme, pondéré (à la limite de paisible), respectueux à tous les égards gagnera rapidement la confiance de Du Cheng. Shen Yi, bien que talentueux, et ayant confiance en ses compétences ne cherchera nullement la gloire, se contentant de donner le meilleur de lui-même.
En face, Du Cheng ! Un officier de police comme on les adore, tel l'officier Zhang Cheng de "Reset" ou plus récemment l'excellent capitaine Luo de "Be Reborn", un officier de police loin de la brute colérique habituelle, du rebelle qui sort des clous procéduriers classiques ou du pitre de service cachant bien son jeu. L'intelligence et la sensibilité de Du Cheng nous le font aimer presque de suite. Réticent dans les premières minutes du drama, et après quelques (petites) tentatives d'isoler Shen Yi, Du Cheng n'hésite pourtant pas à l'inclure très rapidement dans ses enquêtes. Jamais haut et fort proclamé, son attitude respire la confiance et le respect vis à vis de son partenaire. Les petites piques d'humour et de complicité de Shen Yi sont à eux seuls révélateurs de leur amitié hors norme. Ni trop, ni pas assez, juste ce qu'il faut pour être accro à ce duo unique. Il faut souligner aussi que l'intelligence dont font preuve les deux protagonistes rendent ces enquêtes non seulement intéressantes, mais nous évitent les écueils habituels et frustrants des enquêtes ridicules, trop simples ou illogiques.
Si les personnages secondaires ne sont pas à la hauteur de ce duo, ils sont pourtant attachants permettant ainsi une dynamique dans l'histoire malgré leur courte apparition pour certains. Ils apportent cette petite touche simple d'humour, de tendresse ou de loyauté qui en font un drama plus léger malgré le drame de certaines histoires.
C'est donc un drama de grande qualité dont il serait dommage de passer à côté. L'intelligence et la forte alchimie de nos protagonistes combinées à une très belle réalisation sur un thème méconnu en font une série dont on ne s'ennuie pas une seule seconde. On sourit, on applaudit, on retient parfois sa larme, souvent son cri scandalisé.
Une saison réussie et maitrisée, le drama nous laisse entrevoir une saison 2, et c'est tant mieux!
"Under The Skin" a comme originalité de nous parler d'un artiste talentueux devenu portraitiste pour la police. Je n'ai pas souvenir d'avoir vu ce thème traité jusqu'à présent. Et c'est aussi ce qui m'a attiré vers ce drama. Et c'est aussi un des points forts de cette série. Car ici, point de gribouillage brumeux tracé de loin par un acteur tenant maladroitement un fusain, essayant vainement de nous convaincre de sa soi-disante maitrise. Les portraits, les dessins, les peintures sont magnifiques et dégagent un réel talent, une densité qui plus d'une fois m'a ébahi. Les coups de crayon ont été filmé sous divers angles nous donnant le sentiment que Tan Jian Ci tient réellement le crayon (comprenez par là, dessinant lui même les sketchs). Les esquisses prennent alors vie sous nos yeux émerveillés.
Toute la subtilité de l'art est ici mise en valeur, comme un personnage principal qu'on aura mûrement donné forme. Presque amoureusement. D'une simple esquisse en passant par la sculpture, la peinture, le scénariste porte cet art au firmament, sublimant un simple visage en noir et blanc. Du grand art! Sans parler des explications de Shen Yi, ses analyses et observations fines mêlant techniques artistiques et psychologie humaine, je ne dirai qu'un mot. Merci. Merci de nous avoir offert ces dessins, peintures sublimes. Merci de ne pas avoir pris le spectateur pour un idiot.
Chéri qui n'a pas du tout la fibre artistique m'a suggéré à ma grande surprise "et si nous allions voir une galerie d'art?", c'est pour dire....
Mais il faut avouer que sans un excellent scénario, sans personnages charismatiques, le drama n'aura été une fois de plus qu'une simple série policière. Cela tombe bien, ce drama possède tout cela : scénario solide et duo addictif!
Je ne suis pas une grande fan de ces séries policières où les cas s'enchainent à chaque épisode (comme chez les états-uniens), voire tous les 2 épisodes, et résolus, brillamment ou pas, faisant avancer plus ou moins l'intrigue principale. Rappelez-vous de "The mentalist" ou "X-Files" (ah ma jeunesse....), séries US, qui bien qu'intéressantes avaient le défaut récurrent de nous faire miroiter une trame principale intense... au début et à la fin de chaque (nombreuse) saison. Seulement.
Vous n'aurez pas du tout ce problème ici, ou dans les dramas asiatiques en général. Bien que le vilain de l'histoire n'apparaisse pas de suite, ou que l'affaire ne fasse son apparition qu'ici et là, les cas que traitent nos deux protagonistes ont déjà l'honorable but de tisser un lien entre nos deux personnages, de créer l'inviolable confiance qui conclura la trame principale, mais aussi nous déverser cet art si méconnu sous toutes les coutures. Ou presque, car la saison 2 devrait nous en dévoiler encore plus. Ah saison 2...mais n'anticipons pas.
Chaque cas, bien que peu original, ce qui serait dur à moins de tomber sur des criminels imaginatifs et innovants dans la matière, est pourtant intense et émotionnellement chargé. L'intérêt de ces cas réside dans le fait que rien n'est tout noir ou tout blanc. Ce n'est bien sur pas la première fois que nous voyons des crimes qui renferment une bien triste histoire, une vitrine mensongère. Je pense par exemple au délirant mais non moins excellent "Sometimes when we touch" qui avait le même principe, nous conter une histoire d'apparence classique mais avec une arrière scène bien souvent différente et (bien sûr) d'une tristesse indescriptible. Des émotions comme la compassion, la tristesse mais aussi la colère et la volonté de voir à tout prix (mais en vain) ces crimes impunis nous envahissent face à ces êtres humains qui n'avaient que pour seule échappatoire : le crime, bien souvent le meurtre. Ou devrais-je dire de se défendre? Ce n'est certes pas excusable. Du moins pas au yeux de la justice. Mais aux nôtres? En ce qui me concerne, j'assume. Je trouve que ces coupables, au final un bien grand mot, ne sont que des humains luttant pour leur survie, sans être rarement entendu. Un geste de trop. Un geste qui les aura d'une certaine manière sauvé d'eux même.
Ce qui est intéressant est la place donnée à la morale derrière chaque histoire, un peu comme une fable, mais aussi cette interpellation qui nous interroge : Pouvons-nous juger la douleur des victimes? Pouvons nous criminaliser un acte de survie? Pouvons-nous punir des êtres au bord du précipice? Pas une seule fois, nos protagonistes ne se poseront en juge, ne faisant qu'après tout leur devoir d'avoir à trouver le coupable, mais à travers justement leur réserve à ce sujet et surtout leur écoute sincère, dévoilant au fur et à mesure des confessions, une nature humaine primitive et peut-être selon moi, nos instincts les plus naturels, bien avant d'être policé à l'extrême, une nature devenant ainsi dompté : un être civilisé.
Si je dois donc résumer ma réflexion : La société a été incapable de les protéger, ils se sont donc protégés. Peut-on toujours les considérer comme des criminels?
Un scénario intelligent, un thème intéressant et superbement réalisé. Que reste-t-il pour en faire un très très bon drama? Un duo de choc!
Loin, très loin du duo que nous conte régulièrement depuis des décennies les séries/films policiers, que cela soit au US ou ailleurs, "Under the skin" nous délivre un duo unique, rafraichissant et addictif. Si une certaine animosité se fait sentir dès le début, Du Cheng ayant pris en grippe 7 ans auparavant Shen Yi, leur relation va se développer, inévitablement, vers un respect réciproque et une amitié solide. Alors écrit comme cela, on va me dire "heu, oui mais encore?". La force de leur relation n'est pas le classique "je ne t'aime pas mais au final si", mais la façon dont les liens se tissent, et surtout l'attitude de Du Cheng et de Shen Yi. Ce dernier ne cherche pas la reconnaissance de Du Chen, mais à utiliser son art afin de faire avancer les choses. Ses regrets et sa mauvaise conscience suite à son "erreur" de jeunesse le poursuivent depuis 7 ans mais n'en font pas pour autant un personnage blasé et mal dans sa peau psychologiquement. Bien au contraire, nous sentons bien de sa part parfois sa détresse mais aussi son désir de résoudre cet énigme, Shen Yi continuera de briller par ses sourires, sa pensée positive.
Le protagoniste ne se dédouane pas et fera toujours face à sa responsabilité en essayant notamment de s'en souvenir par tous les moyens, même les plus extrêmes. Son attitude calme, pondéré (à la limite de paisible), respectueux à tous les égards gagnera rapidement la confiance de Du Cheng. Shen Yi, bien que talentueux, et ayant confiance en ses compétences ne cherchera nullement la gloire, se contentant de donner le meilleur de lui-même.
En face, Du Cheng ! Un officier de police comme on les adore, tel l'officier Zhang Cheng de "Reset" ou plus récemment l'excellent capitaine Luo de "Be Reborn", un officier de police loin de la brute colérique habituelle, du rebelle qui sort des clous procéduriers classiques ou du pitre de service cachant bien son jeu. L'intelligence et la sensibilité de Du Cheng nous le font aimer presque de suite. Réticent dans les premières minutes du drama, et après quelques (petites) tentatives d'isoler Shen Yi, Du Cheng n'hésite pourtant pas à l'inclure très rapidement dans ses enquêtes. Jamais haut et fort proclamé, son attitude respire la confiance et le respect vis à vis de son partenaire. Les petites piques d'humour et de complicité de Shen Yi sont à eux seuls révélateurs de leur amitié hors norme. Ni trop, ni pas assez, juste ce qu'il faut pour être accro à ce duo unique. Il faut souligner aussi que l'intelligence dont font preuve les deux protagonistes rendent ces enquêtes non seulement intéressantes, mais nous évitent les écueils habituels et frustrants des enquêtes ridicules, trop simples ou illogiques.
Si les personnages secondaires ne sont pas à la hauteur de ce duo, ils sont pourtant attachants permettant ainsi une dynamique dans l'histoire malgré leur courte apparition pour certains. Ils apportent cette petite touche simple d'humour, de tendresse ou de loyauté qui en font un drama plus léger malgré le drame de certaines histoires.
C'est donc un drama de grande qualité dont il serait dommage de passer à côté. L'intelligence et la forte alchimie de nos protagonistes combinées à une très belle réalisation sur un thème méconnu en font une série dont on ne s'ennuie pas une seule seconde. On sourit, on applaudit, on retient parfois sa larme, souvent son cri scandalisé.
Une saison réussie et maitrisée, le drama nous laisse entrevoir une saison 2, et c'est tant mieux!
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