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Une incroyable fresque poétique
Je vais prendre à contre-courant la rivière des pensées, des ressentis et des conclusions de bien d’autres. J’ai perçu ce drama, cette merveille, de manière très différente et c’est l’une des raisons pour laquelle j’écris cette critique aujourd’hui. Pour offrir un autre point de vue et peut-être, une autre explication.Nos émotions et nos vécus conditionnent la manière dont nous percevons les choses. C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles le public est si déchiré vis-à-vis de cette histoire qui, à mes yeux, est avant tout une histoire d’amour.
Car oui, Bulgasal est avant tout une histoire d’amour. Celle d’un couple dont les blessures ont influé 1000 ans de chagrins et de malédictions.
Je vais commencer par parler du personnage principal, Dan Hwal, dont la personnalité, les blessures et l’interprétation m’ont bouleversée. Pour moi, il est – et de loin – le personnage le plus difficile à interpréter de par sa complexité émotionnelle. De polarité Yin, Hwal est un être qui intériorise toutes ses émotions, tant pour les dissimuler au monde qu’à lui-même. Pour survivre, il n’a d’autre choix que de renier tout ce qu’il peut ressentir et ce jusqu’à présenter le visage de la mort elle-même. Car, et pendant six cents ans, Hwal est mort de l’intérieur. Cela se traduit par son regard éteint et cette maison décrite comme celle d’un fantôme. Hwal n’existe pas. Dans ses émotions, dans ses pensées, dans son habitation. Il est là sans l’être. Seule la vengeance l’anime car il n’a que ça. Jusqu’à sa rencontre avec Min-Sung, qui lui insuffle tout doucement la vie, ce qu’illustre parfaitement non seulement le regard de Lee Jin-Wook mais également la maison qui s’illumine petit à petit. La vie y revient car lui-même reprend vie. D’abord par la colère, puis par l’affection et enfin par l’amour. Le drama s’articule entièrement autour de ses émotions et de ses pensées. Et l’acteur … que je ne connaissais pas avant, le montre si bien par sa gestuelle et ce regard qui dit tant de choses ! On le voit tout doucement s’épanouir, par petites touches. Alors oui, le processus est lent mais après six cents ans, n’est-ce pas normal ? Et n’est-ce pas là toute la beauté de la chose ? De voir cet être, qui a tant souffert, revivre ? Ou devrais-je même dire ressusciter ?
J’ai pu lire que beaucoup regrettaient les scènes familiales, pour eux peu utiles et préjudiciables au rythme. Une nouvelle fois, je me permets de signaler mon désaccord. Elles sont pour moi essentielles car elles illustrent le chemin de Hwal qui, d’un être animée par la haine et la vengeance, s’est mué en un être prêt à aimer. Car Bulgasal n’est pas une histoire de vengeance, elle est l’histoire d’un être différent, d’un « monstre » méfiant envers les humains, qui apprend à pardonner, à aimer et à être lui-même humain. Sans ces scènes, la fin et l’histoire elle-même perd de son sens car elles sont essentielles au choix et au cheminement. Elles sont au cœur de l’histoire.
Ce cheminement, cet éveil à l’amour est symbolisé par son histoire avec l’héroïne, sa moitié d’âme et de cœur. Ces deux êtres sont nés ensemble. Ils sont les deux moitiés d’une même âme, raison pour laquelle on ne peut les tuer. Car, et oui, Eul-Tae le dit lui-même à Hwal, les Bulgasals ne sont pas immortels parce qu’ils n’ont pas d’âmes mais parce qu’ils sont jumeaux. Et c’est l’une des deux raisons pour lesquelles Min-Sung se réincarne dans deux jumelles au début de l’histoire. Pour illustrer la réalité derrière les Bulgasals. Ils partagent leurs âmes. Ils sont donc tout l’un pour l’autre. Néanmoins, Min-Sung a compris avant Hwal, qu’elle avait assez de place dans son cœur pour les humains et l’homme de sa vie, là où Hwal a fait d’elle son univers tout entier au point de renier jusqu’à l’existence, non seulement d’autrui, mais de lui-même. Min-Sung avait un cœur humain là où lui en refusait même la possibilité. De polarité Yang, elle était déjà tournée vers les autres il y a 1000 ans. Néanmoins, elle a fait ses propres erreurs et le drama retrace également son apprentissage vers l’équilibre. Elle n’avait pas à choisir. Aussi, et alors qu’elle l’a « abandonnée » 1000 ans plus tôt, elle n’a pas refait la même erreur dans le présent. On la voit en effet, et à nouveau, partir avec Si-Ho et Do-Yoon dans le présent – et donc délaisser Hwal – avant de faire demi-tour pour aller le retrouver. Cette scène, où elle l’empêche de se poignarder, où elle est là pour partager sa douleur, symbolise l’équilibre retrouvée. D’un impact ahurissant, elle illustre le chemin de l’héroïne vers son propre retour vers elle-même et vers lui. Car Hwal et Min-Sung ne font qu’un. Ils avaient donc tous deux à apprendre pour pouvoir se retrouver.
Il y aurait énormément de choses à dire et à analyser sur ce drama, mais je vais arrêter ma propre passion ici pour parler du troisième élément essentiel de l’histoire, Ok Eul-Tae.
Lee Joon est la raison première pour laquelle j’ai regardé Bulgasal car il est un acteur que je suis depuis longtemps. Son jeu est, une nouvelle fois, impeccable pour un personnage qui représente à la fois le côté monstrueux et coloré de la série. Je pense d’ailleurs, que ses côtés comiques et attendrissants ont été les raisons pour lesquelles il a tant plu au public. Pour ma part, j’ai trouvé le personnage un peu superficiel et classique. En effet, il est l’enfant malheureux et fragile, en manque d’amour, qui souhaite exister en devenant puissant et immortel. Son côté le plus intéressant était son admiration, son amour même, pour Hwal, qui représentait à la fois le père, le frère, et le mentor. Au final, on peut dire qu’Ok Eul-Tae a fait le chemin en sens inverse du héros car il a fait de Hwal – et du Bulgasal – son univers tout entier jusqu’à s’oublier lui-même, c’est-à-dire jusqu’à oublier son humanité. C’est cette facette que j’aurais aimé voir un peu plus développer car elle donnait un peu plus d’essence au personnage de Ok Eul-Tae qui, et autrement, voulait seulement se débarrasser, non pas de l’héroïne, mais de lui-même en détruisant son âme. Quoique, on pourrait dire qu’il voulait également la faire disparaître, car elle représentait l’obstacle entre lui et Hwal, et surtout, l’obstacle entre Hwal et sa déshumanité puisqu’elle est son Amour, et donc sa lumière.
J’ai adoré les personnages secondaires, adoré leurs rôles et leurs implications dans l’histoire. Coup de cœur pour le personnage du père, dont la force m’a impressionnée. Je l’ai trouvé très touchant, voir même bouleversant, dans sa relation avec Hwal et les autres. J’ai d’ailleurs été particulièrement touchée qu’il soit celui qui demande à Hwal de rester humain à tout prix avant d’être celui qui, en premier, lui donne son sang pour l’aider à survivre. J’espère, et je veux croire, que Hwal se soit d’ailleurs réincarné en son fis dans sa nouvelle vie.
Hye-Sok était très attachante et mystérieuse, Shi-Ho était adorable et Do Yoon …. Ah Do-Yoon … que j’ai aimé sa relation maladroite avec Hwal.
Les acteurs étaient tous incroyables. J’aurais tant à dire, tant à féliciter, tant à remercier. Je réitère mon incroyable coup de cœur pour Lee Jin Wook, à l’interprétation fabuleuse.
Je voudrais revenir sur la fin du drama, que beaucoup n’ont pas compris. Une nouvelle fois, les Bulgasals n’étaient pas immortels car ils n’avaient pas d’âme mais parce qu’ils la partageaient. Lorsque Hwal s’est sacrifié en se tuant avec Ok Eul-Tae, il a mis fin à un cercle vicieux auquel il a donné naissance 1000 ans plus tôt, lorsqu’il a donné une moitié de lui-même, son immortalité, à Eul-Tae. C’est d’ailleurs la raison, je pense, pour laquelle Hwal et Min-Sung étaient différents, même humains. Ils possédaient une force différente, comme si l’un et l’autre étaient toujours Bulgasal malgré leurs mortalités. C’est aussi la raison pour laquelle Eul-Tae tenait absolument à détruire son âme – et Min-Sung – pour devenir un vrai Bulgasal et ainsi être réellement puissant, car sa fragilité et son humanité passée étaient illustrés par son trou noir. Lorsque Hwal et Eul-Tae sont morts, les « Bulgasals » ont disparus. Si Hwal avait survécu, je pense que Min-Sung serait également restée en vie. Mais son côté Bulgasal étant également mort en même temps que celui des deux autres, elle est morte complètement humaine et ce pour la première fois. Hwal s’est réincarnée car il a récupéré son âme, celle donnée à Eul-Tae en échange de la sienne, et Min-Sung s’est réincarnée avec l’âme de Eul-Tae, celle que lui-même n’a pas réussi à détruire une huitième fois (raison pour laquelle il avait tant besoin de Hwal. Il avait d’ailleurs précisé que s’il refusait de la détruire, il la tuerait encore et encore indéfiniment jusqu’à ce qu’il se décide, preuve qu’elle pouvait se réincarner comme elle le désirait).
Autre théorie, Min-Sung s’est réincarnée avec la même âme que Hwal, celle des jumeaux Bulgasals de départ, tandis qu’Eul-Tae a récupéré la sienne et a recommencé quelque part sa propre vie d’humain.
J’aurais des dizaines de milliers de choses à dire mais je vais m’arrêter là pour ne pas en faire un pavé de dizaines de milliers de lignes. Merci, simplement, pour m’avoir fait rêver, pleurer et rêver – et un grand merci à Jin-Wook et Nara, pour avoir magnifiquement illustré cette histoire d’amour qui, au-delà d’une histoire de cœur, est une histoire d’âme.
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Magistral.
Ce drama fut pour moi tant une claque visuelle qu'émotionnelle. Et quand je parle d'émotions, je ne parle ni de papillon, ni de larmes aux yeux, mais de suspens, de retenu de souffle et de wow lâchés inconsciemment.Vincenzo est assurément une série qui ne laissera personne indifférent. Qu'elle soit détestée ou appréciée, elle choque et époustoufle - ou voir les deux - sans pouvoir laisser de marbre. C'est une histoire puissante et je dirais même une véritable dénonciation de ce qui se passe dans le monde aujourd'hui, du moins pour ceux qui savent et s'intéressent aux vices cachés d'un monde qui part à la dérive. De fait, je tire aux écrivains, et aux coréens, mon chapeau, voir même plusieurs.
Les acteurs sont superbes, en particulier les quatre principaux. Taec, que je n'aurais jamais imaginé dans le rôle d'un vilain, porte un personnage complètement déjanté et extraordinairement bien joué. Dong Yeon est incroyable de justesse. Plus je le vois, plus je trouve cet acteur intéressant. Le rôle de Yeo Bin, en revanche, peut surprendre, mais une fois qu'on s'habitue à sa personnalité ( il faut le dire, elle est complètement barrée) elle devient attachante. Je terminerais par Joong Ki, qui m'époustoufle dans tous ses rôles, qui semble avoir des jumeaux cachés dans tous le continent tant on ne reconnaît aucun de ses personnages et qui porte le drama avec une justesse admirable.
Les personnages secondaires, même si j'ai eu du mal avec certains au départ, sont tous attachants au final et il est difficile de dire au revoir à cette joyeuse troupe. Au final, je n'éprouve une très légère déception que pour le personnage de l'avocate qui, s'il est bien joué, est trop détestable.
Je trouve cette série particulièrement intéressante aussi sur le pouvoir du pouvoir et l'incapacité des gens normaux ou trop doux à pouvoir se défendre. Il faut dire que c'est également la triste réalité de notre monde.
Après deux visionnages, je reste sidérée et je n'ai qu'une envie, me replonger dans cet univers unique.
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